Classé bestseller par le New-York Times, le livre de Mark Manson est du genre fracassant. Son titre ? « The art of not giving a fuck », traduisez « L’art subtil de s’en foutre ». Pourtant classé dans la catégorie développement personnel, il remet totalement en question la quête de la perfection morale, hygiénique et physique portée par certains de ces ouvrages. Pour ce jeune blogueur et auteur auto-édité, on ne peut être pleinement heureux qu’en acceptant que les choses ne fonctionnent pas toujours comme nous l’espérons. Décryptage…
La vie et (toutes) ses attentes
Etre beau, être riche, être intelligent, être cultivé, être entouré, manger équilibré, être sportif… Mark Manson estime qu’il s’agit là d’une véritable dictature silencieuse. La société nous impose dès le plus jeune âge certaines règles indispensables, d’autres beaucoup moins. Le bonheur ne consiste définitivement pas à s’épuiser pour essayer d’atteindre une version parfaite de nous-même. Non seulement la perfection n’existe pas, mais en plus elle ne rend ni plus heureux, ni plus épanoui. Il faut donc savoir lâcher prise et envoyer valser certaines attentes que nous avons dans la vie. En le faisant, on arrive à mieux apprécier notre juste valeur et à profiter du moment présent.
Ne plus se laisser atteindre par quoique ce soit ?
Bien sûr, tout envoyer valser ne veut pas dire ne plus être responsable et aimable. Certaines choses du quotidien ne nous laissent aucune option. Il n’est donc pas question de fuir toutes ses contraintes pour ne faire que ce que nous dictent nos envies. Le théorie de Mark Manson ne concerne pas les vraies choses qui comptent. S’occuper de ses enfants, payer son loyer, aller au travail et prendre des douches ne sont pas des activités optionnelles. A l’inverse, il est tout à fait possible de ne plus se laisser atteindre par des choses moins importantes : ne pas stresser pour un rien, ne pas se flageller, ne pas se forcer à voir des personnes que l’on n’apprécie pas, ne pas se fixer des objectifs trop importants, etc.
Apprendre à dédramatiser et à prendre du recul
Vous ne le savez peut-être pas, mais l’inquiétude est un héritage préhistorique. Nos ancêtres devaient lutter pour leur survie et rester constamment sur le qui-vive. Depuis, et cela ne correspond qu’à quelques secondes à l’échelle de l’univers, notre ADN n’a pas encore eu le temps de s’adapter au confort actuel. Il est donc instinctif de s’inquiéter, mais pas dans un certain excès. La plupart des situations du quotidien ne mettent pas notre vie en danger, ni celle de nos proches. Ce stress n’est donc pas légitime et peut être combattu. Pour cela, il suffit de se poser la question suivante : cette situation mérite-t-elle que je me mette dans un tel état ? Bien souvent, la réponse est non. Cette prise de conscience aide à prendre du recul.
Savoir « lâcher l’affaire »
Laisser tomber ? Certains diront que ce n’est pas dans leur ADN, ni que c’est très courageux. Pourtant, il n’y a pas de honte à abandonner certaines choses et à arrêter d’insister. Il faut pour cela savoir différencier les vrais enjeux de ceux qui n’en sont pas. S’acharner n’a de sens qui si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Attendre la reconnaissance de ses collègues ou de sa famille, vouloir que sa maison soit constamment impeccable, rester à une soirée alors qu’on est épuisé… Il faut parfois renoncer pour pouvoir passer à autre chose et enfin lâcher prise. On se sent libéré et on s’économise bien souvent une énorme perte de temps.
Alors, prêts à tout envoyer valser ?